» » |
L’ajout d’algues dans le régime alimentaire de vaches laitières pourrait-il être l’une des solutions pour réduire les gaz à effet de serre (GES)? Le centre Agrinova, basé à Alma, effectue actuellement des recherches en ce sens.
Il est démontré dans une étude américaine du Journal of Cleaner Production que l’inclusion de l’algue Asparagpsis dans 0,5% à 1% de la diète des vaches laitières permettait de réduire de 50% leur émission de méthane.
Cette algue se retrouve toutefois uniquement en Océanie, particulièrement sur les côtes de l’Australie. L’importer au Québec et en Amérique serait donc extrêmement couteux.
En collaboration avec le Centre de recherche sur les biotechnologies marines de Rimouski, Agrinova veut donc déterminer si le fleuve Saint-Laurent, qui regorge d’algues, contiendrait une algue aux propriétés similaires à l’Asparagpsis.
«L’élément dans l’Asparagpsis qui permet de capter les GES des vaches, c’est le bromoforme. On veut vérifier si les algues du Saint-Laurent pourraient en contenir», explique Cristiano Côrtes, chercheur en productions animales. Si les algues du Saint-Laurent en contiennent, des essais en laboratoire, dits in vitro, seront réalisés.
«On va simuler ce qui se passe dans l’estomac d’une vache, avec des liquides qui simuleront la salive et la rumination. Si c’est concluant, on réalisera ensuite la phase animale, c’est-à-dire des essais sur de véritables vaches dans des fermes de la région.»
Cristiano Côrtes souligne que l’utilisation des algues du fleuve Saint-Laurent serait d’ailleurs une solution peu couteuse.
«Les industries des cosmétiques utilisent déjà des algues. On pourrait valoriser les surplus. Aussi, plusieurs algues se détachent de leurs colonies. On n’aurait qu’à les recueillir le long des côtes avant qu’elles ne pourrissent.»
Il pourrait bien s’agir d’un gain écologique important, selon Cristiano Côrtes, qui espère que de la moulée enrichie en algue puisse se retrouver sur le marché d’ici quelques années.
Le chercheur précise que les doses d’algues seraient encore plus faibles que les études réalisées aux États-Unis.
«Des doses qui réduisent 50% de leurs émissions peuvent être néfastes à long terme pour leur santé. Nous, on parle de doses qui diminuent 10% à 20%, où il n’y a pas d’impact.»
Il n’y a pas de chiffres précis concernant les émissions des vaches laitières. Cependant, selon les Producteurs de lait du Québec (PLQ), l’activité agricole aux États-Unis, au Canada et en Europe représente 9% des émissions de GES.
Alimentation des vaches laitières: des algues pour lutter contre les GES? | LesAffaires.com
L’administrateur du site est actuellement en ligne ! |